🤲 Un soin pour les femmes
Ces séances de thérapie psychocorporelle sont spécialement conçues pour apporter une réponse de guérison aux femmes ayant vécu de la maltraitance ou de la négligence, des violences sexuelles, physiques ou psychologiques – conjugales ou intra-familiales – et faisant face aux conséquences multiples des psychotraumatismes* tant au niveau psychologique que physiologique (même des années plus tard) : tensions corporelles, douleurs chroniques, maux de têtes, anxiété, dépression, troubles du sommeil, détresse psychologique et stress post-traumatique.

L’objectif de ces séances est de prendre en compte la souffrance psychique et d’offrir un réel moment d‘écoute et de soutien (raconter les faits n’est jamais une obligation). Je vous invite petit à petit à vous reconnecter à votre corps, pour que puissiez le réinvestir en douceur afin d’intégrer votre vécu, trouver un vrai moment de réconfort et de bien-être, et prendre consciences de vos émotions en ayant la possibilité de les libérer.
C’est aussi l’occasion de vivre peut-être pour la première fois une experience positive autour du toucher, de l’intimité corporelle et de la relation à l’autre, dans le respect de l’intégrité de chacune et la bienveillance absolue.
Mes outils somatiques : la relaxation profonde, le toucher par imposition des mains, le massage et les exercices de respiration guidée sont utilisés comme outils somatiques afin de travailler sur 4 axes principaux :
1️⃣ Induire et cultiver un sentiment de sécurité dans le corps et dans le lien
2️⃣ Soulager les douleurs, les tensions et les symptômes physiques
3️⃣ Faciliter le processus émotionnel et permettre aux émotions accumulées d’être exprimées
4️⃣ Réguler efficacement le système nerveux et faire baisser le niveau de stress

Les psychotraumas se vivent avant tout à travers et dans le corps et c’est donc sur celui-ci que nous travaillons afin de le ramener dans un état d’équilibre.
Mon approche est centrée sur la personne, je me mets au service du rythme et du chemin de guérison de chacune, dans une empathie profonde, en pleine présence et sans jugement. Je me positionne en véritable alliée pour que vous puissiez vous déposer en toute confiance, telles que vous êtes, développer votre capacité de résilience et reprendre votre pouvoir.
Les bienfaits du massages thérapeutique sur les psychotraumatismes dans le cadre d’une séance de thérapie psychocoporelle :
✅ Réduction de la douleur et du cortisol : grâce au massage on stimule la production d’endorphines (qui agissent comme un anti-douleur) et la libération d’ocytocine, qui ensemble abaissent le taux de cortisol et procurent un sentiment de bien-être.
✅ Régulation du Système Nerveux : le travail massage aide à diminuer l’activation S.N Sympathique (stress & hypervigilence), et stimuler l’activation du S.N Parasympathique (relaxation & apaisement). Cela favorise un retour à un niveau d’activation du S.N plus équilibré et la réduction des symptômes tels que l’hypervigilence et l’anxiété.
✅ Détente profonde et apaisement des tensions somatiques : le massage permet de relâcher les tensions générées par le trauma (tensions musculaires, douleurs chroniques, migraines, respiration restreinte, troubles digestifs, etc). Le massage facilite la détente profonde, la décontraction des muscles et des organes et permet d’approfondir la respiration.
✅ Rétablissement de la connexion au corps : le traumatisme peut entrainer une perte de sensations, un sentiment de déconnexion, une difficulté à habiter son corps, une sensation de flottement, autrement dit un état dissociation. Le massage encourage la prise de conscience corporelle, renforce le sentiment d’ancrage et de présence corporelle, réduisant la dissociation.
✅ Libération émotionnelle : agir au niveau sensoriel permet de contacter la mémoire émotionnelle et les souvenirs traumatiques. Le massage permet de faire émerger les émotions qui ont dûs être réprimées pour survivre, aidant l’individu à traiter et exprimer des sentiments difficiles en créant un espace thérapeutique sécurisé. Le travail corporel favorise une meilleure compréhension des réactions internes, soutient l’intégration et facilite la libération émotionnel.
✅ Regulation vagale : le nerf vague joue un rôle essentiel dans le retour au calme, la digestion, le ralentissement cardiaque, le sentiment de sécurité. Lors de psychotraumas son fonctionnement est perturbé, d’où l’importance de pratiques qui stimulent sa régulation : respiration, mouvement lent, yoga, massages et autres pratiques corporelles.
✅ Soutien au processus de guérison : en favorisant un état de relaxation et en réduisant les tensions physiques et mentales, le massage soutient le processus de guérison globale, permettant de mieux gérer et de diminuer les effets négatifs des psychotraumatismes et du stress post traumatique.
Travailler à la racine du problème : les massages thérapeutiques, la respiration guidée et les pratiques somatiques offrent un accès direct au système nerveux autonome — là où se trouve la racine physiologique du trauma. Elles facilitent la verbalisation en séance et renforcent la capacité à supporter l’exploration psychique.
👉 C’est la raison pour laquelle les approches psychocorporelles sont aujourd’hui reconnues comme un complément essentiel aux approches psychothérapeutiques classiques dans le processus de réparation psychotraumatique.
Etre écoutée, vue, entendue, recevoir une validation de son ressenti, pouvoir déposer ce qui est trop lourd, expérimenter un lien sécurisant et réparateur, retrouver son intégrité physique et psychique
📆 Pour prendre rdv : consultez la page contact/tarifs prendre rdv pour une séance ou pour demander des informations.
☎️ Numéros d’urgence en cas de violences
Vous êtes en danger? appelez le 112 🆘 Numéro européen gratuit – dispo 24h/24 – 7j/7 – assistance médicale, assistance policière ou aide contre l’agression immédiate (sans obligation de porter plainte).
Ligne d’écoute nationale Belge pour les victimes de tous types de violences, pour les urgences, la prévention suicide, l’aide : 0800 30 030 – 24h/24 – 7j/7
Vous subissez ou avez subi des violences sexuelles et vous avez besoin d’une prise en charge de première ligne? Prenez contact avec le Centre de prise en charge des violences sexuelles (CPVS) cpvs.belgium.be. Vous recevrez immédiatement une écoute attentive et des informations, et si vous le souhaitez, des soins médicaux, médico-légaux et psychologiques. Un éventuel dépôt de plainte peut se faire sur place au CPVS auprès d’un·e agent de police formé·e (ce n’est pas une obligation).
- Ligne d’écoute et d’aide du cpvs : 02 535 45 42
- Disponible 24h/24h et 7j/7j – Gratuit pour tout le monde, peu importe la situation ou le statut
- Adresse : Rue Haute 320, 1000 Bruxelles (Porte de Hal)
- E-mail : cpvs@stpierre-bru.be
- Site web : cpvs.belgium.be
Vous subissez ou avez subi des violences et souhaitez consulter les aides disponibles à Bruxelles? https://stop-violence.brussels
🧠 Ressources pour se comprendre et aller plus loin :
Cette page est en construction continue, elle propose des ressources sous forme de lectures, vidéos, conférences, thèses universitaires, données scientifiques, statistiques, définitions et mots-clefs, pour s’informer sur la santé mentale. On y parle de neurosciences, de stress post traumatique, d’amnésie traumatique, des différentes formes d’abus, des systèmes d’oppression, des causes et des conséquences des psychotraumatismes, de thérapie somatique et des pistes de guérison.
📖 Qu’est-ce qu’un « psychotraumatisme » ou traumatisme psychique ?
Souffrir d’un psychotraumatisme, c’est subir l’intrusion intempestive du passé dans le présent et une impossibilité d’être ou de fonctionner normalement.
Éthymologie
Le mot psycho / psyché vient du grec ancien ψυχή, psykhḗ : l’esprit, l’âme, la vie intérieure.
Le mot trauma vient du grec ancien τραῦμα : la blessure, la lésion.
Le mot psycho–trauma signifie donc littéralement : « lésion de l’esprit », « blessure psychique » ou encore « blessure de l’âme », avec une notion d’atteinte à la vie intérieure, à la psyché.
Définition
Une des définitions du psychotraumatisme est la suivante : Le psychotraumatisme est un phénomène d’effraction du psychisme, et de l’hyperactivation de ses défenses, par les stimulations violentes afférentes à la survenue d’un événement agressant ou menaçant pour la vie ou l’intégrité – physique ou psychique – d’un individu qui y est exposé comme victime, témoin ou acteur. – Louis Crocq
Ou encore : Le psychotraumatisme est caractérisé par « la transmission d’un choc psychique exercé par un agent psychologique extérieur sur le psychisme, y provoquant des perturbations psychopathologiques, que ces dernières soient transitoires ou définitives. Chidiac & Crocq – 2010
Autrement dit, le traumatisme psychique est une blessure psychobiologique (Nijenhuis & Van der Hart, 2011). Il n’est pas à confondre avec l’agent traumatisant, c’est-à- dire l’événement traumatique, ni avec les séquelles post-traumatiques (Chidiac & Crocq, 2010).
Nous trouvons plusieurs éléments dans ces définitions dy psychotraumatisme : la notion d’exposition – la présence d’un événement violent (l’agent traumatisant) – la notion d’effraction psychique – l’hyperactivation / le dépassement des défenses de l’organisme (défense = le système de gestion du stress) – la notion d’intégrité physique ou psychique menacée – les perturbations psychopathologiques et les séquelles post-traumatiques.
Explorons ensemble ces différents éléments 🙂
L’effraction psychique
L’effraction psychique est un choc neurobiologique. C’est un phénomène de débordement brutal du système de gestion du stress, lorsque l’intensité et la violence d’un événement dépasse totalement les capacités du cerveau à traiter l’expérience.
Elle est caractérisée par une rupture du sentiment de sécurité interne. Elle s’accompagne d’une perte de contrôle et de capacité d’action intentionnelle, une perte de la capacité de réflexion et de compréhension. Elle entraine un sentiment de confusion, une perte de repères, une impression de ne plus être soi, une désorganisation du sentiment d’unité et un sentiment de danger interne permanent. S’en suit un encodage des événements fragmentés et un impact durable sur le système nerveux. Le passé ou l’événement reste « non digéré » par le cerveau et revient sous forme d’intrusions, d’évitement et d’hyperactivation.
Pour comprendre plus en profondeur le phénomène d’effraction psychique, il faut pouvoir comprendre les réactions de l’organisme face au stress.
Le système de gestion du stress
Le système de gestion du système du stress est un ensemble de mécanismes automatiques de défense et de protection de l’organisme face à un danger ou une menace. C’est une cascade de réactions de survie qui se déroule chronologiquement comme ceci:
🔥👺🧟♀️ Situation menaçante > détection du danger > hyperactivation de l’amygdale 🚨
⚠️ Réponse rapide et instantanée du Système Nerveux Autonome > activation du SNA Sympathique > adrénaline > 🫀accélération cardiaque, respiration réduite & hypervigilance > figement d’alerte « suricat » pour scanner le danger👂🏻👀 > ACTION : LUTTE 🤜 FUITE 🏃➡️
⚠️ Lancement du système hormonal du stress (axe HHS) > activation de l‘Hypothalamus qui libère la CRH > activation de l’Hypophyse qui libère la ACTH > stimulation des glandes Surrénales 🫘>>> libération du cortisol 📈 > augmentation et maintient du glucose 🍫 (+énergie), inhibition temporaire de l’immunité, concentration accrue, maintient de l’hypervigiance, inhibition de la douleur, motivation.
Ces deux réponses permettent a l’organisme de mobiliser des ressources qui vont lui permettre de faire face au danger.
✅ Si danger est évité ou maitrisé et donc que la personne a pu se défendre efficacement >>> extinction du signal d’alarme (amygdale) > inhibition de l’hypothalamus et de l’hypophyse > stop le coritsol 📉 > activation du SNA Parasympathique ventral > relaxation, digestion, repos > sentiment de sécurité > récupération 😊
❌ Si le danger ne peut pas être évité et que les actions de fuite ou lutte sont inefficaces (danger trop grand, ascendant de l’adversaire par son âge, sa force, sa posture dominante) >>> rupture du sentiment de sécurité interne lié à l’incapacité de se protéger => effraction psychique > débordement du système nerveux > d’autres mécanismes de survie extrême et de sauvegarde prennent le relais:
Rappel : toutes ces réactions sont des réponses automatiques et non volontaires.
⚠️ Réaction corticale > 🧠 le cortex préfrontal « disjoncte » et est mis hors-service sous l’effet du cortisol + adrénaline > inhibition des capacités cognitives > incapacité de penser, raisonner, réfléchir ou prendre des décisions + impossibilité de parler ou de crier + incapacité de se protéger => état de sidération psychique et neurocognitive.
⚠️ Activation du mécanisme de protection psychique neurobiologique : si la douleur ou la terreur dépasse le seuil tolérable de l’organisme, pour éviter des dommages trop importants ou permanents au niveau neurologique ou cardiaque => 🫥 état de dissociation émotionnelle > anesthésie émotionnelle, dépersonnalisation, impression d’irréalité / de ne plus être soi, le sujet de sent coupé de son ressenti et de ses émotions.
⚠️ Réaction vagale dorsale extrême > inhibition motrice et immobilisation (= sort « stupefix » ou réaction « opossum ») => 🦿paralysie musculaire > le corps se pétrifie, le sujet est incapable de bouger, les muscles sont figés sous tension // En version danger +++ > malaise vagale > effondrement, le corps devient tout mou, perte de sensations, chute de tension, évanouissement possible).
Note : sidération, dissociation et paralysie musculaire peuvent se faire de façon séparée ou simultanée.
⚠️ Désactivation de l’hippocampe (mémoire contextuelle) 🎞️ > le cerveau n’arrive plus à encoder le contexte dans la mémoire > encodage de sauvegarde des souvenirs de l’événement traumatique sous forme de mémoires sensorielles brutes (sensations corporelles, sons, odeurs, images) => création de la mémoire traumatique > les souvenirs de l’événement sont fragmentés et non datés, et si ils ne sont pas intégrés dans le récit autobiographique (grâce à une thérapie) > ils reviennent ensuite sous forme d’intrusions, flashbacks, cauchemars ou sensations corporelles envahissantes.
⚠️ Hyper-adaptation relationnelle 👫 si le danger provient d’un agresseur qui est une figure d’attachement (parent, partenaire) dont le sujet dépend pour sa survie (affection, ressources, nourriture, logement) > les réponses de survie « classiques » (lutte, fuite, paralysie) sont inadaptées ou dangereuses > on aura alors une réponse hybride d’hyper-adaptation relationnelle => soumission & docilité forcée > l’objectif est de « plaire » et apaiser l’agresseur pour minimiser la menace et surtout une priorité absolue de maintenir le lien pour survivre > inhibition des besoins propres, répression émotionnelle, sur-empathie envers l’agresseur, hypervigilance, cortex préfrontal ralenti mais encore relativement fonctionnel, + dissociation > entraine une complexité relationnelle insoutenable car la source de danger est aussi la source de protection > création d’un attachement traumatique du sujet avec l’agresseur.
❌ L’axe hormonal HHS se dérègle durablement 📊 > maintien de l’état de survie > le cortisol reste élevé > l’amygdale reste hyperactive >>> anxiété persistance, troubles du sommeil, immunité affaiblie, fatigue chronique, dépression, cortex préfrontal sous-performant > dommages collatéraux pour l’organisme.
❌ Une empreinte neurobiologique durable se crée 😵💫 > hyperréactivité, hypervigilence, sursaut exagéré, dysfonctionnement de la régulation émotionnelle, alternance entre hyperactivité et dissociation, tensions et stress constant, douleurs diffuses, tensions corporelles, et autres conséquences sur l’organisme (voir liste complète des symptômes plus bas).
Les formes d’exposition
Selon le DSM-5, le sujet peut être exposé à un événement traumatique d’une des façons suivantes:
🌀 En étant exposé personnellement à l’évènement traumatique (ex. subir une agression)
🌀 En étant témoin direct de l’évènement traumatique sur quelqu’un d’autre (ex. un enfant témoin de violences conjugales)
🌀 En étant témoin indirect de l’événement (ex. apprendre qu’un ami proche a été victime d’une tentative de meurtre)
🌀 En étant exposé de manière régulière ou extrême à un contexte dangereux (ex. en zone de guerre). »
=> La personne qui souffre d’une blessure psychique n’est donc pas seulement celle qui y est directement exposée directement comme victime mais aussi la personne qui est témoin de cette violence.
Description des événements menaçants
Le DSM-5 définit la nature d’un événement psychotraumatique comme « l’exposition à la mort effective, à une menace de mort, à une blessure grave, à des violences physiques ou sexuelles« .
Dans cette définition, on parle majoritairement de menaces de mort ou de tentative de meurtre, des violences physiques ou sexuelles.
D’autres modèles théoriques complètent cette description de l’événement menaçant pour l’intégrité psychique et physique en précisant d’autres formes de violences à haut potentiel psychotraumatique : les violences psychologiques, le contrôle coercitif, la manipulation, l’emprise, le gaslighting, la captivité, l’humiliation, les violences émotionnelles / affectives, la négligence, la violence verbale, les violences économiques, l’exploitation, les violence sociales, les violences éducatives, les violences institutionnelles, les violences numériques, le (cyber)harcèlement, les violences de genre et la discrimination, les violences systémiques / structurelles, la domination et les menaces, la séparation non volontaire et soudaine d’un proche (mort soudaine, disparition, séparation), les soins hospitaliers invasifs, les problèmes de santé mentale ou d’addiction d’un membre de la famille.
Intentionnel ou accidentel ?
D’autres événements tels que les catastrophes naturelles, les accidents graves, incendies, explosions, représentent également un potentiel psychotraumatique important, ils se distinguent par leur caractère unique, accidentel et principalement non-intentionnel.
Dans le cas des conflits armés ou du terrorisme ce sont des situations complexes qui peuvent entrer dans plusieurs catégories. Ils sont généralement toujours intentionnels (action de violence humaine volontaire) mais la violence peut être autant ciblée sur le collectif (bombardements d’une ville, déplacements forcés) qu’au niveau personnel (dans les cas violences ciblées: tortures, viols, arrestations ciblées), ou encore porter atteinte de façon multiple (violences physiques, sexuelles, politiques, sociale,..) à l’individuel et au collectif, incluant la destruction du tissu social et culturel dans le cas de génocides par exemple.
Sur cette page nous allons nous intéresser d’avantage aux psychotraumatismes relationnels / interpersonnels, c’est à dire aux blessures psychiques qui ont lieu dans la relation à l’autre et qui ont la spécificité d’être ciblés de façon personnelle et intentionnelle.
Événement unique ou répétitif?
Dans le cadre des psychotraumatismes, on fait une distinction entre :
- Un événement unique (ex. agression physique ou sexuelle*)
- Un événement répété (ex. violences conjugales, violences sexuelles répétées, inceste, maltraitance, contrôle coercitif, négligences chroniques, harcèlement, etc.)
Statistiquement, les psychotraumatismes relationnels ont lieu majoritairement dans un contexte relationnel ou social répétitif et où l’agresseur est connu de la victime. Et c’est cette répétition de la violence, le caractère prolongé + le caractère intentionnel et personnel qui en accentue l’effet psychotraumatique.
En effet, les psychotraumtasimes relationnels ont la spécificité d’affecter non seulement la sécurité physique et psychique de la victime (comme une agression isolée), mais aussi le lien d’attachement et donc la sécurité affective. Les violences affectives activent les mêmes circuits neurobiologiques que les violences physiques ou la menace de mort.
On observe que les violences relationnelles prennent majoritairement forme lorsqu’une personne dont on dépend (affectivement, matériellement, socialement) devient source de menaces, d’abus, de violence ou de danger. Dans ce contexte relationnel, la blessure psychique fait donc suite non pas à un « événement » mais bien à des actes et des comportements répétitifs et maltraitants.
*Dans le cas d’une agression unique, il y a une nuance à apporter : On parlera de psychotrauma de type 1 pour une agression physique ou sexuelle isolée commise par un inconnu. Mais si l’agression s’inscrit dans le cadre d’une relation familiale, amicale, conjugale, scolaire, professionnelle, d’une relation de dépendance ou de domination ou de pouvoir – on classera l’événement en psychotrauma de type 2 – même si l’abus n’a eu lieu qu’une seule fois – car c’est le contexte relationnel abusif dans son ensemble qui est traumatique.
Omission ou commission?
Ces actes ou ces comportements traumatisants peuvent être quelque chose qui soit infligé à la victime, comme de la violence physique ou psychologique, des conduites de domination et de contrôle, etc. On parlera alors de MALTRAITANCE PAR COMMISSION.
Mais il peut aussi être l’absence ou la privation de quelque chose d’attendu et nécessaire à la survie, au développement ou aux besoins fondamentaux de l’adulte ou de l’enfant – créant alors de réelles carences. Par exemple : l’absence ou la privation de soins médicaux, de protection, d’attention, d’affection, de sécurité, de soutien, de stabilité, de nourriture, ou d’accès aux ressources vitales. On parlera alors de MALTRAITANCE PAR OMISSION, d’abandon, de négligence physique ou affective, ou encore de violences économiques. Des circonstances et qui plongent l’individu dans un état tout aussi menaçant pour sa survie et qui constituent une forme de violence, même en l’absence d’action.
Side note : Dans le cas précis des négligences, on fera néanmoins une distinction entre une négligence intentionnelle (privation) ou non-intentionnelle (simple absence). L’aspect « non intentionnel » peut changer la responsabilité morale ou pénale, mais ne change pas l’impact psychotraumatique qui sera attribué plutôt au vécu subjectif de la situation et à l’aspect chronique qu’à l’intention.
Side note : Dans le cas des traumatismes de précarité ou de pauvreté, on retrouve le même manquement de répondre aux besoins fondamentaux de la personne sauf que la privation, plutôt que de provenir d’un individu, est imposée ou entretenue par un système social, politique ou économique. On parlera alors de psychotrauma « systémique » ou « structurel », résultant des violences institutionnelles, des injustices sociales ou des violences économiques systémiques. Ces types de traumas ont les mêmes répercutions que les psychotraumas relationnels sur le système nerveux. (*cfr les systèmes d’oppression, de domination, d’inégalité et de discrimination).
Les violences sont rendues possibles par une société inégalitaire et des dynamiques de domination.
Les psychotraumatismes relationnels / interpersonnels naissent majoritairement des actions ou des comportements répétés, exercées dans un lien de proximité par une personne en position de pouvoir, d’autorité ou d’emprise sur un victime.
Ils implique généralement : l’infliction intentionnelle ou négligente de violences (psychologique, physique, sexuelles, émotionnelle ou économique).
Ces dynamiques provoquent une détresse intense, une atteinte durable au sentiment de sécurité et une souffrance marquée.
La relation n’est plus un lieu sécurisant mais représentant une menace et un danger causant un sentiment d’impuissance, de désespoir, d’humiliation, d’horreur ou de terreur, de tristesse ou de colère profonde, de négation de soi.
La notion de sécurité et d’intégrité
Le sentiment de sécurité est ce qui définit la santé mentale.
Le bien-être et la sécurité de l’être humain repose sur 4 formes de sécurités :
1. Sécurité physique
La sécurité physique correspond à l’absence de menace directe contre l’intégrité corporelle d’une personne. C’est la sensation fondamentale que le corps n’est pas en danger, qu’aucune violence, blessure ou agression ne risque de survenir.
Elle repose sur :
- un environnement sans violences physiques ni menaces pour la santé
- la protection contre les situations dangereuses (coups, agression sexuelle, inceste)
- la possibilité de se déplacer, de dormir, de vivre sans peur constante d’un danger extérieur
- la présence d’adultes protecteurs (pour les enfants) qui assurent un cadre sécurisant.
🔹 Exemple : une personne vivant avec un partenaire violent perd sa sécurité physique, même si les coups ne sont pas quotidiens : l’imprévisibilité et la menace suffisent à maintenir le système nerveux en état d’alerte.
2. Sécurité affective
La sécurité affective correspond au fait de se sentir :
- aimé(e),
- soutenu(e),
- important(e) pour quelqu’un,
- acceptable tel(le) qu’on est,
- et d’avoir un accès fiable à la présence émotionnelle de l’autre.
Elle dépend d’un lien d’attachement :
- prévisible
- chaleureux
- empathique
- inconditionnel
🔹 Exemple : un enfant dont les parents sont physiquement présents mais froids, distants ou humiliants peut conserver la sécurité psychique (compréhension du monde) mais perdre la sécurité affective (sentiment d’être aimé et digne d’amour).
3. Sécurité psychique
La sécurité psychique correspond à la stabilité interne qui permet à une personne de ne pas être submergée par la peur, l’angoisse ou la confusion.
C’est la sensation de pouvoir comprendre ce qui se passe, de pouvoir penser, faire des liens, organiser ses émotions et se sentir cohérent(e) intérieurement.
Elle repose sur :
- un environnement prévisible et non menaçant,
- la possibilité de penser sans être terrorisé(e),
- un niveau de stress suffisamment bas pour permettre au cerveau d’utiliser ses fonctions supérieures (cortex préfrontal),
- l’absence d’intrusions traumatiques permanentes.
🔹 Exemple : un enfant vivant dans un climat d’agressivité permanente perd sa sécurité psychique, car son système nerveux est constamment en alerte et ne peut plus traiter les émotions ni les pensées de façon stable.
4. Sécurité économique
La sécurité économique correspond à l’accès stable aux ressources matérielles essentielles : logement, nourriture, hygiène, santé, éducation, mobilité, et autonomie financière.
C’est la capacité à répondre à ses besoins de base sans vivre dans la peur constante du manque.
Elle repose sur :
- des revenus ou un soutien matériel stable et suffisant
- l’accès à un logement sûr
- la possibilité de se soigner, se nourrir et subvenir aux besoins vitaux
- l’autonomie économique (ou, pour un enfant, un environnement où les adultes assurent ces besoins)
- l’absence de contrôle ou de privation financière (violence économique)
🔹 Exemple : une personne dépendant financièrement d’un conjoint qui contrôle son argent ou la prive de ressources perd sa sécurité économique — même si elle vit dans une maison confortable — car elle n’a plus la maîtrise de ses besoins fondamentaux, elle n’est plus autonome financièrement.

📋 Les conséquences physiologiques et psychologiques normales et spécifiques des psychotraumatismes relationnels sur l’être humain :
Le psychotraumatisme provoque des altérations durables du fonctionnement cérébral et du système nerveux, affectant les émotions, la cognition et le comportement, et entraînant de nombreux symptômes physiques.
Les symptômes sont multiples et cumulables :
Hyper-éveil, état d’alerte constant, dérèglement du système nerveux, stress aigu ou chronique, état de stress post-traumatique, souvenirs intrusifs, flash-backs, cauchemars, détresse et réactions physiologiques face aux triggers qui rappellent l’événement, réaction au sursaut exagéré, troubles du sommeil et insomnies, difficulté de régulation émotionnelle, hypersensibilité, irritabilité, colère omniprésente, trouble anxieux et TAG (Trouble anxieux généralisé), trouble panique, dépression, dissociation, anesthésie émotionnelle, troubles de la conscience (absences, sentiment d’irréalité, dépersonnalisation), fatigue chronique, douleurs chroniques, fibromyalgie, douleurs musculaires et squelettiques, troubles cardio-vasculaires, atteinte de l’immunité et maladie auto-immunes, inflammation chronique, dérèglements du système endocrinien et dysfonctionnements thyroïdiens, affections dermatologiques, troubles gastro-intestinaux ou génitaux-urinaires, migraines, conséquences neurobiologiques sur l’architecture du cerveau (hyperactivité de l’amygdale, perturbation du cortex préfrontal, diminution du volume de l’hippocampe), dérèglements hormonaux, détresse psychologique, sentiment d’impuissance ou de désespoir, sentiment persistant de honte ou de culpabilité intériorisée, faible estime de soi, sentiment de peur omniprésent, perte d’intérêt, pensées suicidaires, santé mentale globalement affaiblie, troubles du développement, troubles cognitifs (difficulté d’attention et de concentration, troubles de l’apprentissage, mémoire défaillante, amnésie traumatique, problèmes de planification, difficulté à raisonner), troubles du comportement multiples (de l’humeur, de l’alimentation, obsessions et tocs, hypervigilence, stratégies d’évitements, addictions et abus de substances, recherche de « plaisirs » démesurée, impulsivité, comportements autodestructeurs, conduites à risques et mises en danger), isolement ou détachement, phobie sociale ou problèmes relationnels, troubles de l’attachement, troubles de la sexualité (hypersexualité et/ou asexualité) ou inhibition de la libido, absence de limites propres, troubles de la personnalité, fragmentation, effondrement interne.
Facteurs aggravants :
❌ Si le psychotraumatisme n’est pas traité au moment des faits
❌ Si le psychotraumatisme est répété plusieurs fois
❌ Si l’exposition à la situation / relation traumatisante est prolongée dans le temps
Prise en charge
Une prise en charge médicale, psychologique et thérapeutique adaptée est nécessaire pour pouvoir surmonter les psychotraumatismes et faciliter la résilience.
Les thérapies qui fonctionnent : +++
Sans les soins adéquats, ce sont tous les aspects de la santé – émotionnelle, physique et mentale – ainsi que toutes les sphères de la vie (personnelle, professionnelle, relationnelle, sociale et économique) qui sont affectées, les symptômes empêchant la victime de se construire et de fonctionner « normalement ».
Bien souvent le personnel de soin de santé n’est pas formé aux problématiques spécifiques des psychotraumas, ni formé à reconnaitre l’impact des violences sexuelles ou psychologiques et les symptômes de l’état de stress post traumatique. On manque de venir en aide aux personnes qui sont en souffrance, souvent depuis longtemps. Il y a trop souvent des erreurs de diagnostique avec des médecins qui prescrivent des traitements pour les symptômes sans prendre la peine de remonter aux causes réelles de l’état de détresse, en concluant bien souvent que les causes sont « inexplicables ou inconnues ». On observe une culpabilisation de la victime qu’on responsabilise à tort de son état ou qu’on identifie à ses symptômes (« elle est bi-polaire, depressive, de nature anxieuse »). Un déni, tant des violences patriarcales, des relations abusives, des abus sexuels ou des incestes, que de la souffrance psychique et physique qui en découle. Il y a tout simplement un énorme manque de ressources et de soutien pour le prise en charge des victimes violences car les budgets ne sont pas octroyés pour cela, alors qui s’agit d’un problème de santé publique majeure (voir statistiques). Malheureusement très souvent les victimes de psychotraumas ne se comprennent pas elles-même, elles viennent consulter suite aux multiples symptômes handicapants mais sans être capable de faire un lien conscient avec les traumatismes qui sont souvent très anciens voire oubliés à cause de l’amnésie traumatique. Il est donc d’autant plus important que le personnel puisse reconnaitre les caractéristiques et faire les liens pour elles, pour leur venir en aide de façon adéquate et proposer une prise en charge adaptée.
Quand quelque chose semble inexplicable, c’est probablement parce que la base du problème n’est pas mentionné , caché ou nié.
Les traumatismes qui ont les plus forts impacts psychotraumatriques sont les violences, plus particulièrement les violences sexuelles conjugales mais surtout intra-familiales, qui touchent majoritairement les enfants et les femmes.
L’immense majorité des femmes et des enfants victimes de violences se retrouvent seul(e)s, abandonné(e)s, sans reconnaissance des préjudices subis ni de leurs conséquences, sans protection, ni soins adaptés, elles/ils survivent dans une grande souffrance et une insécurité totale, il revient à elles/ils de se protéger et de se réparer comme elles/ils peuvent.
Connaître les conséquences psychotraumatiques des violences est absolument nécessaire pour mieux protéger, accompagner et soigner les personnes qui en sont victimes. Sans cette connaissance, beaucoup de symptômes et de comportement de victimes sont perçus comme paradoxaux par l’entourage et les professionnels qui les prennent en charge, et sont mal-interprétés, alors que ce sont des réactions normales à des situations traumatiques. Ces connaissances sont également nécessaires à la victime pour se comprendre et se reconstruire.
📊 Les statistiques à prendre en consideration :
Selon le rapport publié en novembre 2025 par le World Health Organization (OMS / WHO), le rapport 2025 de l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), le rapport 2023 de la CIIVISE (pour la France), et le rapport de mai 2025 The Lancet.
LES VIOLENCES MASCULINES FAITES AUX FEMMES
- 🚺 🌎 Dans le monde, 1 FEMME SUR 3 a été victime de violences conjugales ou sexuelles au cours de sa vie
- ≈ 840 millions, soit ≈ 35% des femmes dans le monde ont été victimes de violences conjugales ou sexuelles au cours de leurs vies
- 🚺 🇫🇷 En France chaque année 316 millions de femmes – soit ≈ 11 % des femmes (âgées de 15 ans ou plus) subissent des violences physiques ou sexuelles de la part d’un partenaire intime
- Chaque jour, plus de 620 femmes sont victimes de violences conjugales
- En 2024 – 50 000 femmes ont étés tuées par un partenaire intime ou un proche
- 1 féminicide toutes les 10 minutes !
LES VIOLENCES SEXUELLES FAITES AUX ENFANTS
- 🚼 🌎 1 FEMME SUR 5 et 1 HOMME SUR 7 a été victime de violences sexuelles avant l’age de 18 ans. C’est donc 18,9% des filles et 14,8% des garçons qui subissent des v.s. dans le monde
- ≈ 650 million de filles et de femmes qui on été victime de violences sexuelles dans l’enfance
- ≈ 530 million de garçons et d’hommes qui on été victime de violences sexuelles dans l’enfance
- 🚼 🇫🇷 En France 5,4 millions de personnes ont été confrontées à des violences sexuelles avant l’age de 18 ans. Parmi ces victimes il y a 3,9 millions de femmes et 1,5 million d’hommes
- Chaque année, plus de 160 000 enfants subissent des violences sexuelles
- 1 viol ou une agression sexuelle sur un enfant toutes les 3 minutes !
🚸 CARACTÉRISTIQUES DES V.S. FAITES AUX ENFANTS (CIIVISE 2023)
Le plus souvent, les violences sexuelles faites aux enfants sont incestueuses
- Dans 81% des cas, l’agresseur est un membre de la famille
- Dans 22% des cas, l’agresseur est un proche de l’enfant et de ses parents
- Dans 11% des cas, l’agression a lieu dans un cadre institutionnel par un adulte
- Dans 8% des cas, les violences sexuelles sont commises par un inconnu, dans l’espace public
Les violences sexuelles débutent très tôt
- En moyenne, les victimes avaient 8 ans et demi au début de violences sexuelles
- Pour 22% des victimes, soit près d’1/4 des situations, les premiers viols ou agressions sexuelles ont commencé alors qu’elles avaient moins de 5 ans (entre la naissance et 5 ans)
Les violences sexuelles sont généralement répétées pendant plusieurs années
- Dans 86% des cas, les victimes ont subi plusieurs viols ou agressions sexuelles
- Pour plus d’1 victime sur 2, les violences ont duré plus d’un an (51%)
- Pour 1 victime sur 4, les violences ont duré plus de 5 ans (25%)
- Pour une victime sur 10, les violences ont duré plus de 10 ans (10%)
Les violences sexuelles sont majoritairement masculines
- Dans 97% des cas, l’agresseur est un homme
- Dans 81% des cas, il est majeur
- Le plus souvent, les agresseurs sont les pères (27%), les frères (19%), les oncles (13%), les amis des parents (8%) ou les voisins de la famille (5%)
Le plus souvent, les pédocriminels ne sont pas tels que dans notre imaginaire, ce sont des hommes « normaux » que nous côtoyons dans notre vie quotidienne : ils sont membres de notre famille, nos collègues. Ils peuvent être très bien insérés socialement ou vivre dans la précarité. Ils ont en commun de jouir d’une domination d’âge, d’autorité, de statut et de sexe sur les enfants qu’ils violent.
Avoir subi des violences pendant l’enfance est un déterminant majeur de la santé physique et mentale des adultes
- 96% => 9 victimes sur 10 ont développé des troubles associés au psychotraumatisme ou un Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) et autres conséquences sur la santé mentale
- 69% des victimes subissent des conséquences sur la santé physique
- 1 victime sur 2 agressée sexuellement dans l’enfance a tenté de se suicider
- Le fait d’avoir été victime de violences sexuelles dans son enfance augmente par 2 le risque pour les femmes d’être victime de violences conjugales au cours de sa vie
L’impacte est immense, même cinquante ans après, si il n’y a pas de prise en charge spécifique (étude de Felitti et Adda, 2010), cela peut faire perdre jusqu’à 20 ans d’espérance de vie (Brown, 2009), avec une corrélation très importante avec la survenue d’accidents cardio-vasculaires. C’est la première cause de morts précoces, de suicides, de dépressions, d’addictions, d’obésité, de troubles psychiatriques, de conduites addictives, de marginalisation, de délinquance. Les principaux facteurs de risque pour la santé et les principales maladies mentales et physiques à l’âge adulte ont de très forts liens avec des violences subies dans l’enfance (revue Hillis, OMS, 2016).
Les violences subies par les mineurs sont graves, fréquentes, spécifiques et intentionnelles, elles touchent tous les âges et toutes les couches de la société et sont commises le plus souvent par des proches et des personnes connues de l’enfant.
Les violences faites aux enfants sont une atteinte à l’intégrité physique et mentale et une atteinte au droit fondamental des enfants à vivre en sécurité. C’est réel un problème de santé publique qui subi un gigantesque déni.
Les enfants victimes de violences sexuelles ne sont pas protégées
- Seule 1 victime sur 10 révélera les violences au moment des faits (à prendre en compte dans les statistiques actuelle qui sont encore minimisées pour l’instant)
- Près d’1 enfant sur 2 (45%) qui révèle les violences au moment des faits n’est pas mis en sécurité et ne bénéficie pas de soins ; autrement dit, personne ne fait cesser les violences et n’oriente l’enfant vers un professionnel de santé.
- Dans près de 50% des cas, quand l’enfant témoigne, le confident ne sécurise pas l’enfant : il lui demande de ne pas en parler (27%) et même rejette la faute sur lui (22%)
- Les victimes parlent pour la première fois de ce qui leur est arrivé 16 ans après les faits, en raison, entre autres, du refoulement des souvenirs, des injonctions au silence (menaces) de l’agresseur·euse, de l’ignorance du caractère illicite des faits, de la peur, etc
- En imposant le silence pour assurer leur impunité, les agresseurs fragilisent l’enfant et le mettent sous emprise.
- Dans près d’1 cas sur 2, les viols et agressions sexuelles sont commis en présence ou au su des autres membres de la famille.
- Près de 6 professionnels sur 10 n’ont pas protégé l’enfant à la suite de la révélation des violences (58%).
- Des soins ne sont procurés à l’enfant que dans 25% de cas
- Une plainte n’est déposée que dans 19% des cas de v.s. et 12% dans les cas d’inceste
- Seulement 3% de condamnation dans les cas de viols et d’ agressions sexuelles sur mineures
- Seulement 1% de condamnation dans les cas d’inceste !
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🛎️ Les stratégies de survie :
🛎️ Le système nerveux des victimes d’inceste, d’abus et de partenaires abusifs – les stratégies de survie spécifiques :
Les violences sexuelles intrafamiliales et les relations abusives ont un effet profond sur le système nerveux. Elles exposent la personne — souvent dès l’enfance — à des situations répétées où la menace provient d’un proche, d’un parent ou d’un partenaire. Cela bouleverse le développement normal des circuits de sécurité, de confiance et d’autorégulation.
Dans ce contexte, le système nerveux apprend à survivre plutôt qu’à se développer.
1. Un danger qui vient de la relation
Normalement, le système nerveux associe la relation humaine à la sécurité : contact, voix, proximité = apaisement.
Dans l’inceste ou les relations abusives, c’est l’inverse :
- la personne qui devrait protéger devient celle qui fait peur
- la relation qui devrait sécuriser devient un danger
Le cerveau, en particulier les structures impliquées dans la détection du danger (amygdale, insula, tronc cérébral), se met alors en mode survie quasi permanent.
2. Des réponses de survie activées très tôt
Chez un enfant ou dans un contexte relationnel coercitif, la fuite ou la lutte sont souvent impossibles en raison de la position de faiblesse de la victime (enfant, femme).
Le système nerveux active donc d’autres stratégies automatiques :
🔹 sidération PSYCHIQUE / figement
- réponse de protection par « disjonction » du S.N.
- dissociation, anesthésie émotionnelle
- corps pétrifié, paralysé, incapable de bouger, parler ou crier
- pensée confuse, absence, blackout
- fonction : réduire la douleur et le choc de l’agression
- minimiser l’impact de la violence sur le cerveau
- « survivre en attendant que ça passe »
🔹 soumission, complaisance réflexe)
- stratégie relationnelle d’hyper-adaptation extrême face à une figure d’autorité
- Fuite, lutte et freeze sont impossibles voire dangereux
- coopérer, sourire, minimiser, « faire plaisir » , « être gentille »
- hyper-surveillance émotionnelle de l’autre, hyper-empathie
- inhibition de ses propres besoins
- tensions musculaires, hypervigilence
- fonction : apaiser l’agresseur, minimiser les agression
- réduire le danger (en général sur le long terme), désamorcer la menace
- recevoir une forme de protection de l’agresseur qui est simultanément source de danger et de survie
- très fréquente chez les enfants victimes d’inceste ou chez les adultes soumis à une violence émotionnelle ou conjugale.
➡️ Le freeze protège le corps et le cerveau des dégâts des agressions au système.
➡️ Le fawn protège le lien, pour assurer la survie de la victime à long terme dans un environnement contrôlé par l’agresseur (qui contrôle l’accès aux ressources)
3. Suractivation chronique du système d’alerte
À force de vivre dans la menace, le système nerveux développe :
- hypervigilance : toujours sur le qui-vive
- détection du danger sur-développée
- réactivité accrue aux bruits, gestes, tons de voix
- réduction des capacités de repos, digestion, réflexion, car le système nerveux reste en mode « survie » en hyper-éveil.
Les fonctions dites « non essentielles » (digestion, immunité, concentration) se mettent au ralenti car le cerveau donne priorité à la protection immédiate.
4. La confusion entre danger et affection
L’un des impacts les plus profonds est la confusion durable entre danger et amour.
Lorsque la même personne inflige violence et offre de l’attention (ou une forme d’affection pervertie dans le cas de l’inceste), le cerveau de l’enfant :
- associe « aimer = se taire, obéir, s’effacer »
- associe « être en danger = se rapprocher de l’agresseur »
- apprend que son propre ressenti n’est pas fiable
- sa loyauté, son empathie, sa bienveillance, sa gentillesse se retournent contre elle
Cela conduit à l’âge adulte à des schémas relationnels répétitifs inconscients :
car difficulté à identifier les partenaires comme abusifs, tolérance excessive à la maltraitance, faible estime de soi, difficulté à poser des limites, automatisme du fawn ancré dans son fonctionnement.
5. Les effets à long terme
Ces expériences relationnelles traumatiques peuvent entraîner :
- TSPT ou TSPT complexe
- dissociation, pertes de mémoire, troubles de concentration
- troubles du sommeil, crises d’angoisse
- hypervigilance chronique
- difficultés relationnelles et attachement insécurisé
- perception négative ou floue du corps
- insécurité, perte de confiance en soi
Ce ne sont pas des « faiblesses » mais des adaptations de survie extrêmement intelligentes (mais inadaptées en contexte sécurisé).
6. La guérison : reconstruire la sécurité
La sortie du mode survie passe par :
- un cadre thérapeutique stable et sécurisant
- des approches qui reconnectent au corps (psychocorporel, yoga thérapeutique, massages thérapeutiques orientés trauma, respiration)
- des thérapies centrées trauma (EMDR, TCC, IFS, somatic experiencing)
- la reconstruction progressive des limites, du consentement et la validation de la perception interne
- la réinstallation du sentiment de sécurité relationnelle. Des relations saines et positives.
Guérir n’est pas « effacer le passé », c’est réapprendre au système nerveux à fonctionner sainement après des années d’invalidation, de confusion et d’insécurité.
🔑 Ressources, articles, autres définitions et lectures importantes : le stress post-traumatique, les stratégies de survie, la mémoire traumatique, la guérison des traumas, la neuroplasticité, les différentes formes de violence, la domination, les systèmes d’oppression, les violences intra-familiales, le contrôle coercitif, l’incest, etc 📚
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Sukhmanjeet Kaur Mann; Raman Marwaha; Tyler J. Torrico. – Post Traumatic Stress Disorder : Identify the DSM-5-TR diagnostic criteria for PTSD.
C. Verney, P. Gressens, T. Vitalis – Anatomie et physiologie du stress traumatique.

Le stress prend des formes très variées, allant de bénéfique, bénigne à traumatique. Chaque individu avec son patrimoine génétique et épigénétique et ses mémoires émotionnelles singulières réagit dif- féremment face au stress. L’effet du stress aigu ou chronique est objectivé par l’élévation d’hormones, comme le cortisol, et d’autres molécules circu- lantes, évoluant au cours du temps. Après avoir décrit les comportements face au danger, nous exposons dans cette Synthèse, les différentes régulations anatomiques et physiologiques susceptibles de varier lors du passage d’un stress adaptable à un stress traumatique (et de ses mémoires), pou- vant entraîner l’installation de troubles de stress post-traumatique (TSPT). Des traitements médicamenteux et des thérapies novatrices permettent d’initier l’extinction des mémoires associées à la peur et d’améliorer la prise en charge des troubles de stress post-traumatiques.



Guillaume Berna – Thèse universitaire : Le rôle de la régulation émotionnelle dans les psychotraumatismes. La thèse a pour objectifs d’étudier les liens entre les mécanismes de régulation émotionnelle (RE) et les psychotraumatismes de type I et II.
Bessel Van Der Kolk – The body keeps the score : brain, mind and body in the transformation of trauma.
Trauma is a fact of life. Veterans and their families deal with the painful aftermath of combat; one in five Americans has been molested; one in four grew up with alcoholics; one in three couples have engaged in physical violence. Dr. Bessel van der Kolk, one of the world’s foremost experts on trauma, has spent over three decades working with survivors. In The Body Keeps the Score, he uses recent scientific advances to show how trauma literally reshapes both body and brain, compromising sufferers’ capacities for pleasure, engagement, self-control, and trust. He explores innovative treatments—from neurofeedback and meditation to sports, drama, and yoga—that offer new paths to recovery by activating the brain’s natural neuroplasticity. Based on Dr. van der Kolk’s own research and that of other leading specialists, The Body Keeps the Score exposes the tremendous power of our relationships both to hurt and to heal—and offers new hope for reclaiming lives.
Dr. Peter Levine – An unspoken voice : how the body releases trauma and restaures goodness.
In this culmination of his life’s work, Peter A. Levine draws on his broad experience as a clinician, a student of comparative brain research, a stress scientist and a keen observer of the naturalistic animal world to explain the nature and transformation of trauma in the body, brain and psyche. In an Unspoken Voice is based on the idea that trauma is neither a disease nor a disorder, but rather an injury caused by fright, helplessness and loss that can be healed by engaging our innate capacity to self-regulate high states of arousal and intense emotions. Enriched with a coherent theoretical framework and compelling case examples, the book elegantly blends the latest findings in biology, neuroscience and body-oriented psychotherapy to show that when we bring together animal instinct and reason, we can become more whole human beings.
Dr. Gabor Maté – How to understand and heal your trauma : Healing hidden wounds
Cyrinne Ben Mamou, PhD – Pourquoi vous devez absolument vous occuper de vos blessures d’enfance? Les implications neurologiques de la maltraitance et de la négligence durant l’enfance. Les conséquences, les délais d’apparition des symptômes, la neuroplasticité comme outil de guérison.
https://www.cyrinne.com/blog/pourquoi-vous-devez-absolument-vous-occuper-de-vos-blessures-d-enfance / video
DR. Muriel Salmona – Psychotraumatismes chez les victimes de violences (2019)
Dr. Muriel Salmona – Psychotraumatismes et violences sexuelles : les statistiques et les conséquences sur la santé mentale, physique, neuro-biologique, sur la qualité de vie et la situation économique. – La réponse émotionnelle normale ou traumatique, la dissociation et les stratégies de survie face au psychotrauma . – Les traitements des psychotraumatismes. (2017)
Anke Vandenberghe, Elizaveta Fomenko, Prof. Ines Keygnaert – Guide pratique sur la prise en charge de violences sexuelles et intrafamiliales dans les soins primaires – en Belgique.
Dr. Muriel Salmona – Les conséquences psycho-traumatiques des violences : la sidération, la dissociation, la mémoire traumatique.
Dr. Muriel Salmona – La mémoire traumatique, definition, mécanismes, prise en charge
https://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/memoire-traumatique.html
Dr. Boris Cyrulnik – La mémoire traumatique
L’amnésie traumatique : https://amnesietraumatique.fr/lamnesie-traumatique/
* Proprioception, intéroception et extéroception : trois systèmes sensoriels souvent confondus mais essentiels en thérapie psychocorporelle, notamment dans le travail autour du traumatisme.
🌿 1. Proprioception : sentir son corps dans l’espace
👉 C’est le sens de la position et du mouvement du corps.
Il renseigne sur où se trouvent nos membres, même sans les regarder.
Informations perçues :
- position des articulations
- tension musculaire
- mouvement (vitesse, direction)
- équilibre et posture
Parties du corps impliquées :
- récepteurs dans les muscles, tendons, articulations
Exemple :
- Vous savez que votre bras est levé même les yeux fermés.
- Vous sentez votre poids réparti différemment d’une jambe à l’autre.
En psychotraumatisme :
>>> La proprioception aide à retrouver une présence corporelle et à réduire la dissociation.
🌿 2. Intéroception : sentir ce qui se passe à l’intérieur du corps
👉 C’est la perception des sensations internes, viscérales, physiologiques.
Elle renseigne sur comment le corps fonctionne ou se sent.
Informations perçues :
- respiration
- rythme cardiaque
- faim, satiété
- douleur interne
- nausée, chaleur, picotements
- émotions corporelles (serrement, boule, oppression…)
Parties du corps impliquées :
- récepteurs dans les organes internes
- système nerveux autonome
Exemple :
- Sentir sa respiration qui s’accélère quand on a peur.
- Ressentir un nœud au ventre, un cœur qui cogne.
En psychotraumatisme :
L’intéroception est souvent perturbée : trop forte (hyperactivation anxieuse) ou trop faible (anesthésie émotionnelle).
>>> La rééduquer aide à réapprivoiser les sensations et les émotions.
🌿 3. Extéroception : sentir ce qui vient de l’extérieur
👉 C’est la perception du monde qui nous entoure via les cinq sens.
Informations perçues :
- toucher
- vision
- audition
- odorat
- goût
- température externe
- contacts, textures
Parties du corps impliquées :
- peau
- organes sensoriels
Exemple :
- Sentir un courant d’air.
- Percevoir un son fort.
- Sentir une main qui vous touche.
En psychotraumatisme :
L’extéroception peut être envahie par l’hypervigilance : bruits, mouvements, contacts sont potentiellement menaçants.
>>> Le travail corporel aide à apaiser la réactivité aux stimuli externes.
🌱 Pourquoi les distinguer en thérapie ?
Parce que chaque système a ses blessures potentielles dans le traumatisme, et ses outils spécifiques de réparation. La thérapie psychocorporelle alterne souvent entre les trois, par exemple :
- Proprioception → revenir dans le corps
- Intéroception → accueillir les émotions
- Extéroception → se reconnecter au monde sans danger
Laurine Letemplier – Thèse universitaire : La récupération des souvenirs traumatiques, son rôle dans l’histoire de vie et le sentiment de continuité et de cohérence chez les victimes de violences sexuelles ayant eu une période d’amnésie dissociative.
Jim Hopper, Ph.D. – Neurobiology of Trauma & Sexual Assault
Assault Survivors Advocacy Program – The Neurobiology of Trauma
Blog d’information sur les mécanismes et les conséquences des psychotraumatismes consécutifs à des violences familiales, conjugales et/ou sexuelles. http://stopauxviolences.blogspot.com
Sandra Fadi – L’intervenant psycho-médico-social face à la problématique de l’abus sexuel intrafamilial : ses représentations, ses ressentis, ses réactions. On trouve dans cet thèse toutes les notions importantes et des mises au point cruciales.
* L’hyper-éveil :
Hyperéveil (Hyperarousal)
L’hyperéveil est un état de suractivation persistante du système nerveux, fréquemment observé dans le trouble de stress post-traumatique (TSPT). Il s’agit d’un mode d’alerte élevé dans lequel le corps et le cerveau fonctionnent comme si un danger immédiat était toujours présent, même lorsque la situation est sûre.
🔎 Définition
Après un traumatisme, certains circuits neurobiologiques impliqués dans la détection du danger (amygdale, système nerveux autonome, axe du stress) peuvent rester hyper-sensibilisés. L’hyperéveil en résulte : le système de survie reste “activé”, produisant une vigilance excessive, une tension physique et des réactions disproportionnées aux stimuli.
Il se distingue de l’hypervigilance :
- Hyperéveil = activation physiologique (tension, sommeil, irritabilité, sursaut).
- Hypervigilance = état mental de surveillance permanente.
Les deux sont liés, mais ne recouvrent pas exactement la même réalité.
📌 Manifestations principales
- Réaction de sursaut exagérée aux bruits ou mouvements soudains.
- Troubles du sommeil : difficulté d’endormissement, sommeil agité, réveils fréquents.
- Irritabilité ou colère facile, agitation interne.
- Difficultés de concentration et fatigue cognitive.
- Hypervigilance : impression d’être “sur le qui-vive”, attention focalisée sur la recherche de menaces.
- Tension musculaire, respiration courte, rythme cardiaque augmenté.
🎯 Causes
L’hyperéveil survient souvent après des événements traumatiques, notamment lorsque le cerveau a enregistré la situation comme une menace extrême. Par la suite, certains stimuli (sons, odeurs, lieux, images, interactions, émotions) peuvent réactiver la mémoire traumatique et relancer l’état d’alerte.
📘 Conséquences
Durable et épuisant, l’hyperéveil peut perturber la vie quotidienne : sommeil, relations, attention, capacité à travailler ou à étudier. Il contribue aussi à l’épuisement psychique, aux conduites d’évitement et à une impression d’insécurité permanente.
🛠️ Prise en charge
Une approche thérapeutique est souvent nécessaire pour réduire l’hyperéveil. Les méthodes les mieux validées sont :
- TCC (Thérapies Cognitivo-Comportementales) ciblant le traumatisme,
- EMDR,
- Travail sur la régulation physiologique : respiration, relaxation musculaire progressive, techniques de grounding, pleine conscience orientée trauma.
Ces approches aident à recalibrer le système nerveux et à rétablir un sentiment de sécurité interne.
Blast – Paloma Moritz – Entretien avec le juge Edouard Durand sur le rapport de la Ciivise “Inceste, pédocriminalité : la réalité la plus déniée de l’histoire”
Le rapport de la ciivise – Violences sexuelles faites aux enfants : « on vous croit ».
La Commission Indépendante sur l’Inceste et les Violences Sexuelles faites aux Enfants (CIIVISE) nous donnent son rapport, elle restitue trois années d’engagement, livre son analyse des violences sexuelles faites aux enfants et présente des préconisations de politique publique. Quatre parties le structurent : les piliers, la réalité, le déni, la protection.
Les violences sexuelles faites aux enfants sont un problème social historique et politique. Si longtemps confinées à la sphère privée et à l’intime secret, elles mettent aussi en question nos représentations collectives de la famille, de la sexualité, de la liberté, de la relation et du pouvoir. Face à cela, la culture de la protection ne peut être édifiée sans piliers inébranlables, afin de regarder la réalité en face, et sortir du déni.
La réalité peut être décrite en quelques chiffres : en France c’est 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, 5,4 millions de femmes et d’hommes adultes en ont été victimes dans leur enfance, l’impunité des agresseurs et l’absence de soutien social donné aux victimes coûtent 9,7 milliards d’euros chaque année en dépenses publiques. Les deux tiers de ce coût faramineux résultent des conséquences à long terme sur la santé des victimes. La réalité c’est d’abord le présent perpétuel de la souffrance.
Il est possible de sortir du déni, de remettre la loi à sa place, d’être à la hauteur des enfants victimes et des adultes qu’ils sont devenus. C’est le sens des 82 préconisations formulées de ce rapport. Elles sont réalistes et réalisables. Leur mise en œuvre sera moins coûteuse que le coût du déni.
Elle espère enfin que ce rapport sera connu des enfants, d’une manière ou d’une autre ; que les enfants en entendront parler et se diront que cette CIIVISE a fait un travail sérieux, comme les enfants font un travail sérieux parce que les enfants sont des gens sérieux, qui vivent leur vie sérieusement ; que les enfants victimes se diront qu’ils vont être protégés, que les adultes qui les croient et veulent les protéger vont réussir parce qu’ils ne sont pas tout seuls.
C Ce Soir du 12 novembre 2025 – Inceste, 438 enfants victimes/jour : Comment sortir du déni collectif ?
Romane Brisard – Inceste d’état : Quand la justice livre les enfants victimes à leurs bourreaux
Dès 2021, alors que La Familia grande de Camille Kouchner relance le débat public autour de l’inceste, Romane Brisard remarque un décalage saisissant : la France célèbre la libération de la parole, tandis que des enfants qui dénoncent l’inceste, et dont les plaintes sont classées sans suite, sont contraints à revoir leurs agresseurs, rien n’empêchant alors que les crimes soient répétés. Frappée par cette dissonance, la journaliste analyse une centaine de dossiers judiciaires et recueille autant de témoignages de victimes et de professionnels de la protection de l’enfance. Bientôt, son investigation prend une tournure plus grave encore : les mères d’enfants victimes, ses principales sources, disparaissent. Prêtes à tout pour sauver leurs enfants de leurs bourreaux, ces femmes ont décidé de fuir leur pays, quel qu’en soit le prix.
Fruit de près de cinq ans d’investigation, ce livre met en lumière une violence d’État méconnue : celle qui, sous couvert de droit, criminalise les mères et trahit les enfants. Document d’utilité publique, il rend aussi hommage à ces femmes qui, refusant l’inacceptable, sont devenues à leur corps défendant des résistantes. Ces mères en cavale que Romane Brisard a retrouvées, afin de faire entendre leur parole.

* Contrôle coercitif :
Le contrôle coercitif est un schéma de comportements répétés visant à dominer, contrôler et intimider une personne, souvent dans un contexte de violences conjugales ou de relation parentale. Il se manifeste par l’isolement, la surveillance, le contrôle financier, l’intimidation et la manipulation, qui ont pour effet de priver la victime de son autonomie, de sa liberté et de sa sécurité. Ce type de violence psychologique, souvent invisible, est une forme de violence familiale qui peut être le précurseur de violences plus graves, comme le féminicide.
Evan Stark – Children of Coercive Control (Les enfants du contrôle coercitif)
Evan Stark, promoteur du concept de contrôle coercitif dans la législation sur la violence conjugale d’un nombre croissant de pays, décédé soudainement le 18 mars 2024, a œuvré pour la sécurité des enfants (co-)victimes de violence conjugale en soutenant les droits et l’émancipation de leurs mères. Son livre Coercive Control : How Men Entrap Women in Personal Life a révélé la violence conjugale/intrafamiliale comme captivité plutôt qu’agression et a transformé les pratiques et les lois à travers le monde, développant le concept de contrôle coercitif, une « conduite calculée et malveillante déployée presque exclusivement par les hommes pour dominer une femme, en entremêlant des violences physiques répétées avec des tactiques de contrôle tout aussi importantes » (Stark, 2007, p. 5) : isolement, intimidation, contrôle, violence, exploitation des ressources, privation de droits, régulation du comportement et du quotidien pour contraindre à l’obéissance, menaces.
Psychologie moderne – Syndrome de Stockholm et dissonance cognitive: la culpabilité inversée.
Si les thérapeutes doivent comprendre le comportement des victimes d’abus narcissique ou de contrôle coercitif, il est crucial qu’ils saisissent les raisons pour lesquelles la victime combine les deux conditions malsaines du syndrome de Stockholm et de la dissonance cognitive dans le cadre de sa stratégie de survie. Lorsque ces deux stratégies sont en place, la victime croit fermement que leur relation est non seulement acceptable, mais aussi vitale pour sa survie. Elle devient si enchevêtrée dans la relation avec l’agresseur, qu’elle sent que son monde (mental et émotionnel) s’effondrerait si la relation se terminait. Ceci explique pourquoi les victimes craignent les personnes qui tentent de les sauver de leur agresseur, victimes de dissonance cognitive et devenant protectrices de leur agresseur.
Lundy Bancroft – Inside the Minds of Domestic Abusers & How to Support Women
Dr Ramani – It’s not you : How to Identify and Heal from NARCISSISTIC People.
REDISCOVER WHO YOU ARE AFTER YEARS OF INVALIDATION
Dealing with a narcissist is hard. One day their confidence and charisma pull you in, the next day they gaslight, wreck your self-confidence and leave you wondering what you could have done differently. Clinical psychologist and narcissism expert Dr Ramani is here to help.
Drawing on more than 20 years of studying, teaching and helping people navigate the challenging landscape of narcissism, It’s Not You will show you how to:

– Spot the tell-tale signs of a narcissist
– Confront toxic cycles
– Protect your energy
– Create realistic boundaries
– Reclaim and embrace your true self
Packed with expert tips and detailed advice, this book will equip you with the tools to stop blaming yourself, regain your power, heal and take back your life.
* Le cycle des violences :

Le cycle des violences – est un modèle théorisé par Leonor Walker qui décrit les quatre phases récurrentes des relations marquées par la violence : la tension, la crise/agression, la justification et la réconciliation. Ce cycle, qui s’accélère et s’intensifie au fil du temps, est un processus d’emprise où l’agresseur utilise les violences pour maintenir le contrôle sur la victime.
1. La phase de tension
- Ce qui se passe : Le climat se tend, l’agresseur devient contrôlant et méfiant, et les conflits s’intensifient avec des menaces ou des violences verbales.
- Conséquences pour la victime : La victime ressent de la peur et de l’anxiété. Elle essaie de désamorcer la situation en satisfaisant l’agresseur et en évitant de le contrarier, se sentant parfois responsable du déclenchement de la crise.
2. La phase de crise ou d’agression
- Ce qui se passe : L’agresseur explose sous forme de violences, qui peuvent être physiques, psychologiques ou sexuelles.
- Conséquences pour la victime : La victime est sous le choc, se sent humiliée, triste et impuissante. Les enfants sont également profondément affectés, se sentant en danger et potentiellement culpabilisés.
3. La phase de justification
- Ce qui se passe : L’agresseur tente de minimiser son comportement, de rejeter la faute sur la victime, ou de se justifier par la fatigue ou le stress.
- Conséquences pour la victime : La victime peut se sentir culpabilisée et finir par douter de ses propres perceptions. L’agresseur peut faire du chantage affectif.
4. La phase de réconciliation (lune de miel)
- Ce qui se passe : L’agresseur demande pardon, se montre attentionné et plein d’espoir. La paix semble revenir, et la victime peut se raccrocher à ces moments pour espérer un changement.
- Conséquences pour la victime : L’espoir revient. Cependant, cette phase de réconciliation se raccourcit de plus en plus à mesure que le cycle se répète, tandis que la violence s’intensifie et que le rythme s’accélère.
Consultez l’entièreté de l’article sur la mécanique des violences conjugales
* Oppression : Exercice injuste ou cruel de l’autorité ou du pouvoir, notamment par l’imposition de fardeaux ; état d’être accablé ; action de comprimer ; sensation de lourdeur ou d’obstruction physique ou mentale. »
– Dictionnaire Merriam-Webster
« L’oppression comporte deux composantes essentielles et nécessaires : le pouvoir et le privilège » (Mills, 2001).
Nous vivons dans un monde où nous avons été socialisés au sein de systèmes fondés sur le privilège, le pouvoir et les hiérarchies. Nous participons à ces systèmes sans en mesurer pleinement l’impact. Pour progresser et instaurer un véritable changement, il est indispensable de comprendre en profondeur l’oppression et de mener une réflexion intense afin de saisir notre rôle dans la perpétuation des inégalités. Nous devons examiner attentivement chacune de nos actions, individuellement et collectivement, afin de mettre au jour les injustices qu’elles engendrent et d’identifier les changements nécessaires.
La Commission ontarienne des droits de la personne définit le pouvoir comme « l’accès à des privilèges tels que l’information et le savoir, les réseaux, l’expérience et l’expertise, les ressources et le pouvoir de décision, qui augmentent les chances d’une personne d’obtenir ce dont elle a besoin pour mener une vie confortable, sûre, productive et profitable »
Le cadre des « 4 i » met en évidence la manière dont l’oppression se manifeste de façon imbriquée et que tout effort visant à démanteler l’oppression doit aborder ces quatre niveaux : intérieurement, au niveau individuel ; au niveau interpersonnel, cad socialement ; en abordant la manière dont elle est renforcée par l’oppression institutionnelle ; et la racine des idéologies qui permettent à l’oppression de se perpétuer au fil du temps (Ressources de formation pour la communauté environnementale, 2021).
Les cinq visages de l’oppression est un modèle élaboré par la théoricienne politique Iris Young qui décrit l’oppression comme étant structurelle, « en raison des pratiques quotidiennes d’une société libérale bien intentionnée ». Selon Young, l’oppression n’est pas le résultat des choix ou des politiques mis en place par quelques personnes au pouvoir, mais plutôt dû aux « normes, habitudes et symboles non remis en question, aux hypothèses sous-jacentes aux règles institutionnelles et aux conséquences collectives du respect de ces règles ». Son mode d’operation est via 1 – L’exploitation – 2 – La marginalisation – 3 – L’impuissance – 4 – L’impérialisme culturel – 5 – La violence.

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* Oppression intériorisée :
Cela se traduit par l’intériorisation, chez les personnes opprimées, d’une idéologie d’infériorité et par la conviction, à un certain niveau, de la véracité du message négatif. Ce phénomène se manifeste souvent par un sentiment d’impuissance ou de désespoir. Au sein du groupe dominant, cela se traduit par un privilège intériorisé et la conviction de la supériorité ou de la normalité inhérente à son propre groupe privilégié.
* Sexisme :
L’Institut pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes (IEFH) défini, le sexisme comme l’ensemble des préjugés, des croyances et des stéréotypes concernant les femmes et les hommes et la relation entre les genres. Le sexisme est fondé sur la conviction qu’il existe une différence entre les hommes et les femmes et que cette différence implique que les hommes sont supérieurs aux femmes, autrement dit il existerait une hierarchie. Un certain nombre de stéréotypes, de préjugés et de croyances en découlent. Ils entretiennent des idées reçues en matière de genre et maintiennent les femmes et les personnes LGBTQIA+ dans une position d’infériorisation et de domination. Les discriminations et les violences sexistes en sont également une expression.
Le sexisme est donc un système de domination et d’oppression qui tend à légitimer et à perpétuer la domination des hommes sur les femmes. La notion recouvre toutes les expressions et les comportements qui méprisent, dévalorisent, discriminent ou violentent les femmes.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d’infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d’elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l’abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l’attitude que chacun est poussé à adopter à l’égard de l’amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu’être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l’espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
* Les dynamiques d’oppression des femmes :
Les dynamiques d’oppression sur les femmes sont complexes et multiformes, incluant le sexisme, la discrimination, l’exploitation et la violence.
Elles se manifestent à travers des structures patriarcales et capitalistes qui exploitent le travail des femmes, des stéréotypes de genre qui limitent leur potentiel, et des violences sexistes et sexuelles (y compris le féminicide). Les mouvements féministes luttent contre ces oppressions de manière intergénérationnelle en dénonçant les violences, en revendiquant des droits et en cherchant à déconstruire les inégalités par le biais de mobilisations diverses.
Sexisme et stéréotypes :
- Sexisme traditionnel : Renforce les rôles de genre traditionnels et les stéréotypes, considérant les femmes comme moins compétentes que les hommes.
- Sexisme moderne : Nie l’existence de la discrimination fondée sur le genre, considère que les problèmes de droits des femmes sont résolus et adopte des attitudes négatives envers leurs revendications.
- Néosexisme : Des groupes (souvent masculins) estiment que la domination des femmes est à leur avantage et s’opposent activement à l’égalité de genre, niant les difficultés rencontrées par les femmes.
Structures d’oppression opérantes :
- Patriarcat : Le système patriarcal privilégie les hommes et les garçons, ce qui entraîne l’exclusion et la marginalisation systématique des femmes dans la société, explique UN Women UNTF.
- Capitalisme : Le système capitaliste, dans sa forme actuelle, est structurellement lié au patriarcat et a besoin de l’appropriation du travail, du corps et des savoirs des femmes pour générer du profit, selon Ritimo. L’économie du soin et les tâches ménagères sont invisibilisées et peu valorisées.
Violences et discriminations :
- Violences sexistes et sexuelles : Incluent les violences conjugales, le harcèlement sexuel et le féminicide.
- Intersectionnalité : Des oppressions multiples se croisent. Par exemple, une femme d’origine ethnique, âgée et en situation de handicap, peut subir des discriminations spécifiques dues à sa situation particulière, selon unia.
- Barrières à la participation politique : L’exclusion historique des femmes du pouvoir politique a entraîné un manque de culture politique dans les mouvements féministes, même si cela tend à changer avec l’organisation de collectifs qui éduquent et politisent les luttes.
Luttes et résistances :
- Mouvements de femmes : Les mouvements féministes et de femmes luttent contre les inégalités et les injustices à travers des actions comme des grèves, des manifestations (par exemple, les collages) et des prises de parole individuelles et collectives.
- Mobilisation constante : L’histoire montre que les avancées des droits des femmes ne sont pas linéaires et font face à des réactions de « backlash » (retour de bâtons) organisées, nécessitant une mobilisation continue pour les défendre.
* Misogynie intériorisée :
La misogynie intériorisée désigne ces constructions culturelles et sociales qui peuvent s’ancrer inconsciemment dans les esprits. C’est une conséquence d’un système patriarcal. Et tout le monde, même la personne la plus anti-sexiste, peut être touchée.
C’est cela qu’on appelle « sexisme intégré » ou « sexisme intériorisé ».
Il est différencié du sexisme en lui-même, car il ne s’agit pas d’être misogyne en soi, par conviction, et de se flageller d’être une mauvaise personne, mais plutôt d’avoir baigné dans une société ainsi faite, et intégré certains de ses mécanismes, malgré soi.
BLAST – Entretien par Salomé Saqué – Désirer la violence : ce(ux) que la pop culture nous apprend à aimer.
Analyse du livre intitulé « Désirer la violence » écrit par la journaliste Chloé Thibaud. Elle y décrypte la construction depuis des décennies au cinéma de la culture du viol, et analyse ce que les films, la pub, ou encore les séries nous apprennent à désirer.
ARTE Radio Podcasts – Le climat incestuel : grandir sous la menace | Un Podcast à soi
Le climat incestuel, c’est cette ambiance générale qui a le parfum de l’inceste, mais sans viol ou agressions sexuelles, sans passage à l’acte pénalement répréhensible. Un harcèlement sexuel au sein de la maison en quelque sorte. Si en France, trois enfants par classe d’école sont victimes d’inceste, combien grandissent dans un climat incestuel ? Combien sommes-nous à avoir besoin de mot pour mieux appréhender cette atmosphère ? Comprendre nos histoires ? Décrypter les souvenirs ? Dans cet épisode, les voix de celles qui ont le courage de raconter nous guident.
Monica Williams, Muna Osman, Chrysalis Hyon – Understanding the Psychological Impact of Oppression. Quantify trauma by using the « trauma symptoms of discrimination scale » a tool designed to assess the traumatizing impact of discrimination based on gender, race, sexual orientation, economics and social status.
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC9850126/
MANON MEYER-HILFIGER, NATIONAL GEOGRAPHIC – Le sexisme modifierait le cerveau des femmes
D’après une étude parue dans PNAS, habiter dans un pays sexiste quand on est une femme changerait la structure du cerveau, et la rendrait différente de celle des hommes. Un phénomène qui n’existe pas dans les pays plus égalitaires.
https://www.nationalgeographic.fr/sciences/le-sexisme-modifierait-le-cerveau-des-femmes
* Cortisol :
Un taux de cortisol élevé suite à un trauma peut endommager le système nerveux, notamment l’hippocampe, entraînant des troubles de la mémoire et de l’apprentissage, de l’anxiété ou de la dépression. Le stress chronique déclenche une production excessive de cortisol, qui peut être nocif pour le cerveau et le corps, provoquant une réduction du cortex préfrontal et des symptômes physiques. Pour évaluer un taux de cortisol anormal, des tests médicaux approfondis sont nécessaires, car une mesure ponctuelle peut être faussée par le stress de la situation.
Effets sur le cerveau et le système nerveux
- Dommages à l’hippocampe : Le cortisol élevé peut provoquer la rétraction des neurones de l’hippocampe, une zone clé pour la mémoire et l’apprentissage.
- Impact sur la mémoire et la concentration : Des niveaux élevés de cortisol perturbent la formation de nouveaux souvenirs et affectent la concentration.
- Réduction du cortex préfrontal : Le stress chronique peut entraîner une diminution de la taille du cortex préfrontal, affectant les fonctions cognitives.
- Symptômes de stress post-traumatique (SSPT) : Le trauma peut altérer le fonctionnement du système nerveux, avec des niveaux de cortisol élevés et des réponses au stress modifiées.
Symptômes physiques
- Tension artérielle et glycémie élevées : Le cortisol a un impact direct sur la tension artérielle et la glycémie, pouvant conduire à l’hyperglycémie et à une résistance à l’insuline.
- Prise de poids : L’excès de cortisol peut entraîner une prise de poids et une accumulation de graisse dans certaines zones du corps.
- Affaiblissement musculaire et osseux : Des niveaux élevés de cortisol sont associés à une perte de masse musculaire et osseuse.
- Infections fréquentes : Un système immunitaire affaibli par le stress peut conduire à des infections plus fréquentes.
Que faire en cas de suspicion
- Consulter un médecin : Si vous présentez des symptômes tels que fatigue, prise/perte de poids rapide ou changements d’humeur, il est important de consulter un médecin.
- Faire des tests approfondis : Un simple test sanguin n’est pas toujours suffisant. Un diagnostic fiable nécessite des analyses approfondies et une évaluation globale des symptômes.
- Gérer le stress : Apprendre à gérer le stress de manière saine est le meilleur moyen de protéger le cerveau et de réduire la production de cortisol.
Roxanne Bélaire – Le devoir : Quand le système de santé violente les femmes.
Parole bafouée, douleurs déniées, consentement non recueilli, opérations abusives, maltraitances obstétricales… dans le milieu médical aussi de nombreuses femmes subissent des discriminations et de la violence, surtout lorsqu’elles appartiennent à des minorités. Soutenu par des chercheuses et des travailleuses sociales, le mouvement #MeTooSantélève le voile sur des pratiques médicales qu’elles estiment sexistes et racistes et qui ont de graves conséquences sur la santé et le bien-être des femmes.
Dr. Peter Levine – Healing trauma : a pioneering program for restoring the wisdom of your body.
Researchers have shown that survivors of accidents, disaster, and childhood trauma often endure lifelong symptoms ranging from anxiety and depression to unexplained physical pain, fatigue, illness, and harmful « acting out » behaviors. Today, professionals and clients in both the bodywork and the psychotherapeutic fields nationwide are turning to Peter A. Levine’s breakthrough Somatic Experiencing(R) methods to actively overcome these challenges.
Bessel V.D.K on The Diary of a CEO podcast – Explaining EMDR therapy : can eye movements heal trauma?
Ramon Landin-Romero, Ana Moreno-Alcazar, Marco Pagani, Benedikt L Amann : How Does Eye Movement Desensitization and Reprocessing Therapy Work? A Systematic Review on Suggested Mechanisms of Action of EMDR therapy.
https://pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC6106867/
Jason W.Field – Who brought you here : Why early attachment predicts futur trauma ans how the body can save us.
What if instead of numbing, shaming and suppressing the body, we learnt to listen to it? After a lifetime of anxiety and cyclical burnouts amounted to a diagnosis of c-PTSD characterised by debilitating panic attacks, this was the question presented to Jason W. Field by his somatic Teacher. Instinctively, that seemed a lot more logical, but importantly, it also felt a lot more compassionate than years of talk therapy and prescriptions, which had proven ineffective.
This marked the beginning of a journey to recognise the sacred nature of healing, born from the proneness of our human condition to be temporarily disorganised, though only recently stifled by our amnesia towards body-led approaches that our ancestors found relief with since time immemorial.
Under the stewardship of his mentor, he would rest in the conclusion that perhaps anyone subject to similar circumstances would arrive at where we are today, and that this predictability not only provides insight into how the body holds trauma, how the body passes on trauma, but importantly, how the body releases trauma.
Uniquely, it also replaces that common question of ‘What brings you here?’ with ‘Who brought you here? Radically recognising the fragile elevation our human-ness is truly characterised by, and igniting a call to action to repair the cultural poverty that currently meets our non-negotiable human making endeavours. Field’s unique contribution offers the reader a relatable companion, a reflection of his own journey through addiction, depression and diagnosis of ADHD and ASD.
This magnum opus is divided into four parts:
- What if the Body Was Trying to Save You? somatic healing at home (including a case study on autism)
- The Mother Gap: on the sacred role of emotional regulation
- The Father Gap: on the sacred role of confident separation
- The Final Abandonment: on people pleasing, addiction and burnout
Jason W.Field – podcasts : PTSD and yoga – why the benefit? https://www.jasfield.com/p/024-ptsd-and-yoga-why-the-benefit
Cyrinne Ben Mamou, PhD – Le yoga pour se guérir du stress post-traumatique.
https://www.cyrinne.com/blog/le-yoga-pour-se-guerir-du-stress-post-traumatique


